
Située au bord de la D54, en direction de Erches, la nécropole d’Andechy compte 2 254 corps. Ces soldats allemands sont morts entre Mars et Juillet 1918 lors de l’offensive allemande en Picardie. Le village se trouvait sur la ligne de front.
La bataille d’Andechy
4, 5 et 6 novembre 1914
Au 124e régiment d’infanterie, aidé du 317e, à l’est de Guerbigny, est laissé le soin de prendre Andechy. L’ordre reçu par les unités le 3 novembre, fixe l’heure d’attaque à 8 heures du matin, l’infanterie devant s’élancer aux premiers coups de canons.
A cause du brouillard, l’attaque est remise à 10h45. Les soldats, terrés depuis trois heures, bondissent des tranchées de départ. Il y a 1200 mètres à parcourir, et, à peine sortie, l’infanterie est prise à partie par l’artillerie allemande. Les soldats, par bonds successifs, parvinrent à 600 mètres d’Andechy, ayant perdu 208 hommes. Là, ils sont cloués sur place. L’infanterie est fauchée par les feux de mitrailleuses et une pluie de scrapnels. Il est 16h30 et l’on avance. La compagnie du capitaine Appert-Frey pénètre dans le village mais ne peut s’y maintenir tant la canonnade est intense. A 18h, il faut se résoudre au repli. Pertes de la journée : 678 hommes, 15 officiers tués.
Andechy était solidement défendue par un régiment bavarois de la première armée Von Kluk et de la 6e armée de Kronprinz Ruprecht de Bavière. Les 16e, 80e et 81e fusiliers bavarois, soutenus par le 3e régiment d’artillerie, résistèrent aux assauts de nos fantassins.

Le 5 novembre, les français, se jetant dans la vallée de l’Avre, renouvellent une attaque sur Andechy sans succès : 500 morts clôturent cette malheureuse journée.
Le 6 novembre, les français consolident leurs positions. C’est la relève des unités, le repos à Guerbigny. Le front se stabilise. Broyés, anéantis, vidés, les 12 habitants restés au village font partie des victimes civiles. Andechy, blessée au plus profond de ses entrailles, devait attendre cinq longues années avant de retrouver un semblant de vie.
Andechy a bien mérité sa Croix de Guerre.
René TARTAUT
La nécropole nationale de Beuvraignes, édifiée au cours du conflit, contient 1854 corps de combattants français. Du 7 septembre 1914 au 17 août 1918, date de sa libération définitive, d’intenses combats eurent lieu.
« Située à la sortie du village, en direction de Crapeaumesnil, au nord du bois des Loges qui lui a donné son nom, à la limite du département, cette nécropole de 6.050 m², édifiée au cours du conflit, contient 1.854 corps dont 654 en ossuaires (4). On y trouve également … ».

Le village a été entièrement détruit durant la Première Guerre mondiale. Le 28 Mai 1918, les américains déclenchent leur grande offensive sur le sol européen (la Big Red One Division), libèrent le village deux fois pris par les allemands. Il y a eu des centaines de morts, disparus, blessés.
En leur honneur, plusieurs monuments sont érigés :
-Le Monument de l’aigle est élevé en bordure de la route D26 vers Fontaine-sous-Montdidier. Les ailes de l’aigles sont rabattues sur l’emblème de la Première Division du 28e Régiment d’Artillerie US. Sur les quatre faces du socle, sont inscrits sur des plaques en bronze, les noms des soldats morts pendant l’assaut.
En Avril 2018, ce monument a été déplacé sur la place rue de la mairie.
Photos de Jacky Proyart et Pierre Commeine
La nécropole nationale d’Hattencourt, créée en 1920, a été aménagée de 1934 à 1936. Y sont rassemblés les corps de soldats morts en 1914-1918.
Ce cimetière regroupe 1942 soldats français et 2 soldats russes, enterrés initialement dans plusieurs cimetières provisoires des communes alentours. Parmi ces combattants, figurent les dépouilles de nombreux soldats coloniaux ou de bataillons indochinois. En 1918, des aviateurs disparaissent. Leurs corps reposent au sein de la nécropole.
Cinq soldats morts durant la Seconde Guerre mondiale y sont également enterrés. Le 30 Mai 1940, le 25e Bataillon des chasseurs alpins arrivent à Hattencourt.
Le 2 Juin, ils organisent un barrage antichar sur la ligne de front (Hattencourt, Fonches-Fonchette, Curchy, Liancourt-Fosse). Le 6 Juin, les français se maintiennent à Hattencourt et Liancourt, malgré les assauts répétés des avions ennemis et des blindés allemands.

Montdidier, ville martyre, est dotée de plusieurs cimetières militaires comptant 16 228 soldats morts pendant les deux conflits mondiaux.
-Nécropole nationale (rue de Roye) : 7 406 soldats français, 1 belge, 1 italien (Première Guerre mondiale). 24 Français et 24 alliés dont 13 de la Royal Air Force, 1 de la Royal Australian Air Force et 10 de la Royal Canadian Air Force (Seconde Guerre mondiale).
-Cimetière militaire français (rue Jean-Doublet) 745 soldats français décédés de leurs blessures (Première Guerre mondiale).
-Nécropole allemande (rue Jean-Doublet) 8 051 soldats (Première Guerre mondiale).
-Monument aux 212 aviateurs français (rue Eustache-Le-Sueur). Ces soldats sont morts dans le ciel de Picardie en mai-juin 1940.
-Monument aux morts (place de la République). Sur cette stèle sont gravés les noms de 178 soldats montdidériens morts pendant la Grande Guerre, la Seconde Guerre mondiale, la guerre d’Indochine et la guerre d’Algérie.
Roye fut pris par les Allemands en août 1914, repris par les Français en mars 1917, perdu un an plus tard et finalement repris par les Français en août 1918.
Ce cimetière, qui fut établi après l’Armistice, contient les tombes de soldats dont 481 Britanniques, 69 Canadiens, 1 Australien, 14 Sud-Africains et 2 Allemands tombés sur les champs de bataille des environs pendant l’année 1918.
Il y a aussi les tombes de militaires de la Deuxième Guerre mondiale dont 36 Britanniques, 3 Canadiens, 2 Australiens et 2 Néo-Zélandais.
Située à moins de cent mètres du carrefour de la N17 et de la D221, avant d’arriver à Roye, cette nécropole a été édifiée par la France, en 1920,
qui a regroupé ici les tombes provenant de 49 lieux différents (cimetières et tombes individuelles).
Aujourd’hui, elle contient 6.545 corps (croix en pierre) : 3.755 dans des tombes individuelles (dont 126 n’ont pu être identifiés) et 2.790 dans deux ossuaires (dont 116 ont pu être identifiés).
Un peu plus de 2.000 corps reposant ici sont ceux de soldats tués au cours de l’hiver 1914 et jusqu’au début de l’été 1916. Mais la grande majorité des tombes sont celles de soldats tombés au cours du printemps et de l’été 1918.
Un monument érigé à l’intérieur de la nécropole, rend hommage aux soldats allemands et français tombés près de Liancourt-Fosse (village qui se trouve à moins de dix kilomètres au nord de cette nécropole) en 1915.